Ce modèle est devenu au fil du temps la signature des créations d’Isabelle Baines. Conçu et réalisé sans finition ni ajouts inutiles ou superflus, le Valentin traduit la recherche de l’essentiel qui caractérise le travail de la styliste. Emblème de l’atelier, ce modèle “outil de base” est susceptible d’être transformé au gré des collections, des envies, et des inspirations.
Vingt-huit artistes, aux pratiques et horizons variés, ont été invités à transformer et revisiter le Valentin. A partir de ce modèle, l’artiste réinterprète, détourne ou s’approprie le pull dans son propre langage.
Rencontre ou dialogue entre l’atelier d’Isabelle Baines et les artistes, cette exposition propose une approche ludique, artistique et conceptuelle du travail sur la maille. Ce sont vingt-huit personnalités qui dévoilent, au travers du Valentin, leur propre univers, et chaque oeuvre est exposée en fonction de la singularité de chacun.
Travailler la maille, c’est dessiner avec des aiguilles tout comme les artistes dessinent et créent avec leurs crayons, leurs pinceaux, leurs mains, leurs matières.
Les pièces – vêtements, sculptures, objets – sont réalisées dans l’atelier et constituent le contenu d’une exposition itinérante.
« J’essaye dans mon travail de revenir à l’origine des objets que je réalise. C’est ce qui guide aujourd’hui les choix de matières et de formes de mes collections de boutons de manchette.
Une des toutes premières choses qui m’a touché dans le travail d’Isabelle Baines, c’était le soin que la créatrice portait à donner un prénom à ces objets. J’ai trouvé ça très touchant. J’ai donc concentré mes recherches sur le titre du modèle, « Valentin » .
Il se trouve que je suis passé cette année à Terni, ville dont est originaire un Saint Valentin. En approfondissant ma recherche, j’ai découvert qu’au IIIe siècle vécurent deux saint Valentin, tués par le même empereur, Claude II dit le Gothique, pour avoir tout deux encouragé des jeunes couples à ce marier religieusement, afin échapper à l’armée.
L’un des Valentin était prêtre, l’autre évêque et tous deux furent enterrés au même endroit, via Flaminia (route menant de Rome à Spolète).
L’idée m’est donc venu de demander à Isabelle Baines de réaliser deux modèles de tuniques, pour chacun des Saint Valentin, l’un rehaussé de broderies dorées aux poignets et au col pour l’habit d’évêque, et l’autre sobre pour l’habit du prêtre.
C’est une manière de rendre ainsi hommage aux deux Saint Valentin, celui de Terni et celui de Rome, qui exposés l’un à côté de l’autre restent unis dans les propos et les faits. » Samuel Gassmann